la Colline inspirée

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lundi 18 avril 2016

la bonne parole...


la bonne parole... qu'il faut semer



Voilà un petit moment, déjà, que je ne me suis pas manifestée sur la Toile, ni contre Alise ni pour Chaux : mais je ne les ai pas quittées de l’œil un seul instant.

Il n’est guère possible, toutefois, d’agir et, en même temps, de commenter ses actes. Pour l’heure, ces derniers se résumeront à un seul : l’exposition à Château-Chalon et la conférence à Baume-les-Messieurs.

Si loin du site ? Mais si l’on veut évangéliser, il est indispensable de rayonner autour, et par là même de s’éloigner de la montagne sacrée qui concentre les ferveurs jurassiennes. Cela dit, ce fut l’effet du hasard : il voulut qu’une excursion à Chaux entraînât un groupe d’éminents visiteurs parisiens vers les hauts-lieux du Comté et du Vin Jaune. Mais qui dit Comté dit Jura, qui dit Jura dit Alésia, du moins pour notre Franck qui chapitra doctement ses ouailles, durant leur voyage en car, sur la thèse Berthier. Il s’ensuivit une idée d’abord vague, puis plus affirmée, puis enthousiaste enfin, qui réclama vite sa réalisation : monter une exposition sur l’Alésia d’André Berthier à Château-Chalon. Rien que cela. Et du 9 avril au 30 octobre qui mieux est.

Château-Chalon ? À deux pas de Voiteur et guère plus de Lons-le-Saunier, un village haut-perché, territoire exclusif du Vin Jaune et du MacVin non moins célèbre pour les connaisseurs. Classé parmi les plus beaux villages de France ? Rien d’étonnant. Charme d’une jolie grimpette, dans un dédale de ruelles capricieuses, à travers les vestiges d’une ancienne abbaye bénédictine transformée en village, tout de pierres coiffées d’ardoises grises. Charme d’un panorama saisissant sur les collines vertes de vignes à son pied, où la vue porte loin sur les reculées jurassiennes. Charme d’une petite abbaye à son sommet, riche d’un trésor d’objets cultuels sauvés à la Révolution et d’un Christ médiéval malheureusement mutilé, dont le Dr Suret, descendant des anciennes propriétaires de l’abbaye, se fait un plaisir de commenter l’histoire et les beautés. Tout en haut, la Maison de la Haute Seille célèbre le Vin Jaune, gloire de la gastronomie jurassienne et accueille, cette année, notre exposition. Signalons aussi la reconstitution d'une salle d'école début du siècle dernier, et le plafond de la Maison, classé. Inutile, je présume, de signaler les caves... Nous visitâmes, jadis, celle de Jean Macle et j'ai encore le souvenir des barriques monumentales sagement alignées dans la pénombre... Le nectar qu'est le Vin Jaune mérite bien toutes les attentions.


Peut-être même  que des Romains sont passés par là : ne voit-on pas, au bas de la colline, sur un puissant soutènement, un tronçon, signalé, de voie romaine qu'on peut suivre sur quelques kilomètres ? Voiteur n'est pas loin des trois endroits où André Berthier voyait César traverser la côte de l'Heute : Besain, le Fied et Picarreau. Nous restons donc en pays connu !

Mais ce n’est pas une petite affaire que de passer à la réalisation, une fois évanouie la griserie du mot. Conception ; négociation de l’espace imparti, déjà aménagé en panneaux métalliques mobiles, spots et cimaises, mais à garnir judicieusement ; recherche et choix des images ; disposition sur des affiches A3 et disposition de ces affiches sur les panneaux, avant le découpage des rouleaux du scotch aimanté destiné à les fixer ; rédaction des textes, plastification, puis positionnement ; confection des bandeaux explicatifs ; installation des cartes fabriquées par G . Lopez, du tableau conçu par Cath. Hémery, représentant, avec une invraisemblable minutie, César et Vercingétorix devant l’oppidum de Chaux ; montage des figurines style BD réalisées par Pierre-Jean Bardin et destinées à célébrer l’union entre le Vin Jaune et Alésia ; changements multiples ; et enfin, accrochage... provisoire.

Tout était dûment achevé, au terme de quatre voyages Grenoble – Château-Chalon, le 8 avril. Nous étions dans les temps, mais nous avions eu fort à faire, et dans des conditions peu favorables ! Pour la petite histoire : température de 7°, fenêtres et portes  ouvertes à cause des peintures séchantes ; panne de chauffage ; panne d’électricité ; panne d’ordinateur ; fermeture de tous les restaurants et hôtels, ce qui nous obligea à occuper un gîte, « chez Karine et Roland », lui excellent, au Fied. Nous fîmes, malgré tout, contre mauvaise fortune bon cœur. 

Il faut rendre à César… Je rendrai donc à Anne-Marie Simon toute l’organisation et la constitution des panneaux, à Jean Simon le transport depuis Grenoble et l’accrochage, pour lequel il fut assisté par Thierry Séguy, de Foncine, Jacques Blondeau, de Saint-Pierre et Pierre-Jean Bardin, Maire de Cortambert,  venu de chez les Éduens [1].  
   
                                          

Maryse Hugon, de Pont-de-la-Lemme, avait assuré le ravitaillement et l’abreuvage des troupes, et en outre apporté escabeaux et tables. Remercions Patrick Nicod, de Château-Chalon, pour la réalisation des bandeaux en tête de chaque panneau et la confection du petit guide de l’exposition, que je rédigeai en hâte à sa demande, afin que tout fût bien clair pour les visiteurs peu familiers avec l'hypothèse d'une Alésia jurassienne.


Comme l’inauguration avait été annoncée pour le 19 et non le 9, tandis que le site de la Maison de la Haute Seille affichait le 11 une ouverture prévue pour le 9, l’inauguration fut… plus que confidentielle, mais je pus présenter l’exposition à deux petits groupes de visiteurs réunis grâce au bouche à oreille, dont celui qu’amena, le soir, M. le Maire de Baume-les-Messieurs. Quant au Maire de Château-Chalon, accompagné de M. Levaux, « grande pointure » du Vin Jaune, il nous surprit en train de saucissonner sur notre glacière… situation pour le moins inattendue. Nous nous en souviendrons : une inauguration en solitaires où l'on trinque à la Contrexéville, c’est assez pittoresque en soi.

L’ordonnancement de l’exposition a suivi le raisonnement logique aboutissant à situer Alésia : poser le problème et définir les méthodes, mettre en lumière les défaillances de la thèse officielle, exposer le système d'investigation adopté par André Berthier, vérifier sur pièces avec les vestiges militaires, les artefacts, les monuments cultuels ; parachever le raisonnement par l’étude de l’itinéraire suivi par César, évoquer le dernier combat, l’épilogue pour ses deux protagonistes ; montrer quelques vues des résultats dus aux opérations scientifiques de pointe, des vues « artistiques » du site,  d’autres, attristantes, des monuments en péril ou en phase de destruction et conclure par un appel à signer une lettre aux Autorités demandant la protection des vestiges. Ceux d’entre mes lecteurs qui voudraient s’associer à cette requête peuvent, d’ailleurs, le faire sur ce blog.

Comme Château-Chalon ne disposait pas d’une salle convenable pour y  installer une conférence, nous adoptâmes une suggestion de François Chambon : pourquoi pas l’Abbaye de Baume-les-Messieurs ? Ne nous refusons rien… M. le Maire, favorable depuis longtemps à la thèse de l’Alésia jurassienne, nous accorda sans barguigner la disposition de la merveilleuse nef, au cœur de la Reculée de Baume, paysage saisissant. Quant à l’Abbaye, joyau du patrimoine français, elle abrite le plus grand retable d’Europe, dont je contemple chaque fois avec une admiration presque effarée, les scènes en bois sculpté, aussi fines que guipures anciennes.



Ce sera là un cadre idéal pour la conférence – sur Alésia – que prononcera Franck Ferrand le samedi 14 mai à 18h., après qu’il aura visité l’exposition et dédicacé ses livres à Château-Chalon. Souhaitons-lui le succès qu’il remporta à Champagnole, où il réunit près de six cents personnes. Et rappelons, pour le plaisir, son initiative spontanée de faire applaudir André Berthier, dont il venait de parler durant un quart d’heure en dérivant de la guerre de Troie sur Alésia, par dix-huit cents spectateurs, debout.

Voyages et Culture, de Pont-de-Claix (38), organise un voyage en car pour la journée du 14 mai. Renseignements et inscription au 06 79 41 37 76.

À ce qui nous a été communiqué, le cahier "critiques et suggestions" se remplit et beaucoup de visiteurs demandent à signer la pétition.  Voilà qui est de très bon augure. L'union de la carpe et du lapin qu'est la constitution d'une Région Bourgogne   Franche-Comté n'aura pas découragé les Jurassiens de soutenir leur revendication. Au contraire, des personnalités comme M. Jean-Charles Arnaud qui, grâce à Franck, découvrent notre Alésia, se demandent comment elles ont pu passer si souvent près du site sans se douter le moins du monde qu'elles étaient à deux pas des lieux où se déroula le premier épisode fameux de notre histoire. Seul inconvénient : à quelque âge qu'on tombe dans la marmite "Alésia", on s'enivre bel et bien...

Union des bonnes volontés autour de notre Alésia ; M. le Curé Vandelle nous assure le matériel de sonorisation. Ne reste plus que l'écran et le vidéoprojecteur. À coeur vaillant rien d'impossible : c'est bien le diable... si nous ne les dénichons pas!

Voilà pour le quart d’heure. Je vous laisse, à présent, sur quelques photos, s’il est vrai qu’une seule image en dit plus que cent paroles… Et vous retrouverai au rythme d'antan, maintenant que  la machine est de nouveau sur ses rails.


                       

                         Vercingétorix et César vus, pour nous, par Cath. Hémery



                                               

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  affichette concoctée par Anne-Marie Simon

Exposition : 
avril & octobre  : vendredi & samedi     10h30-12h30         14h-18h

                             dimanche                                                  14h-18h
                           
mai, juin, sept. :   du mardi au samedi    10h30-12h30         14h-18h

                             dimanche                                                  14h-18h
                              
juill. & août   :     du lundi au dimanche    10h-13h              14h30-19h.

Renseignements exposition : 03 84 24 76 05     jurahauteseille@gmail.com 
d@alesia.ws                                                

Renseignements conférence :  06 79 41 37 76. 
abbaye.baumelesmessieurs@orange.fr











[1] Tous appartiennent à l’Amicale récemment fondée, intitulée « Cercle Alésia – 52 », qui disposera bientôt de son site. Les passionnés d’Alésia qui voudraient en faire partie peuvent demander également leur admission sur ce blog. 

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